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Il y a des projets comme celui-ci dont il faut parler… Des cousettes loupées mais qui finalement m’ont appris pleins de choses.
Je vous présente aujourd’hui mon pantalon Philippa.
Au départ, j’avais le souhait d’avoir un pantalon adapté à ma morphologie. Je ne sais pas vous, mais moi c’est mission impossible dans le prêt à porter. Les pantalons dans lesquels j’arrive à entrer mes cuisses (et mes bons mollets, merci Maman !) sont toujours trop larges au niveau de la taille et beaucoup trop longs.
Il fallait bien y remédier, d’autant plus que c’est la pièce que je porte le plus au quotidien ! Je me suis donc lancée dans la couture de mon premier jean. Je suis rapidement tombée sous le charme du patron Philippa de Anna Allen Clothing. Un pantalon ajusté et taille haute, avec tous les détails d’un jean du commerce. J’adore !
Le patron est en anglais, mais je ne me suis pas démontée ! Et puis j’ai déjà eu l’occasion de me familiariser avec le vocabulaire couture de la langue de Shakespeare lorsque j’ai cousu mon maillot de bain Nautilus.
J’ai étudié les explications avant de me lancer. Première chose à évoquer, le livret est très complet et clair. Des croquis illustrent chaque étape, des conseils sont donnés sur le tissu, les points… et toute une partie est consacrée à l’adaptation du patron à chaque morphologie.
Après prise de mes mesures, j’ai défini que je partai sur la taille 8 sans adaptation préalable. Toutes mes mesures entraient dans cette taille (bingo !). En bonne élève que je suis, je décide de réaliser une toile. J’ai dans mon stock des mètres de toile à patron fine.
Je n’ai pas eu de problème lors de l’assemblage des pièces. Encore une fois, les explications sont super claires. Je suis vraiment fan !
Arrive l’heure de l’essayage de ma toile. Il ne faut pas se voiler la face, c’est serré, serré ! Et il manque quelques centimètres pour pouvoir fermer le pantalon.
Je pars donc sur la taille supérieure et je décide de faire une nouvelle toile. Je garde cependant la longueur de pantalon de la taille 8 qui me convenait. Et je modifie la ceinture, je l’incurve légèrement pour qu’elle épouse mieux ma taille.
J’essaye cette seconde toile, le pantalon est bien trop grand de manière générale.
Je fais les retouches nécessaires pour l’adapter à ma morphologie : réduction de 0,6cm sur les coutures côtés et entrejambe, réduction au niveau de la taille et adaptation de la ceinture.
J’arrive à une coupe qui me convient. Enfin ce que j’omets de dire c’est qu’il y a un léger surplus au niveau des genoux. Si j’avais voulu l’adapter parfaitement à ma morphologie, j’aurai du faire la modification « knock knee ». Après traduction, je me suis aperçue que cela signifie « genoux cagneux ». Cela me rappelle une chanson paillarde d’une certaine Madeleine aux genoux cagneux, aux pieds de cochons et bien d’autres détails peu attrayants. Là non vraiment, je ne peux pas m’y résoudre.
Après report des modifications sur le patron papier, je trace mes différentes pièces sur le tissu et je passe à la coupe. J’ai choisi un tissu jean acheté aux Coupons de Saint-Pierre à Paris.
Au moment de la coupe, je remarque déjà que le tissu semble très élastique, plus que ce que je pensais. Mais je me lance tout de même dans l’assemblage.
Le patron Philippa comporte une braguette boutonnée, mais il existe un complément au patron pour l’adapter à une fermeture éclair. J’ai choisi cette dernière solution.
Je n’ai rencontré aucun souci lors de la pose du zip. Le secret est de suivre les explications et de prendre son temps. Il ne faut pas hésiter à passer par un bâti avant de faire les coutures définitives.
Encore une fois tout se passe bien lors de l’assemblage et je suis même très satisfaite du rendu des coutures. J’ai hésité longuement sur la couleur du fil entre beige, gris et bleu, mais j’ai opté pour le beige.
Je procède à un premier essayage avant la couture de la ceinture, histoire de m’assurer que je n’ai pas fait d’erreur. PATATRA, début de la déception : le résultat n’est pas du tout satisfaisant. Le tombé ne me plait pas. Et vraiment c’est bien trop grand.
J’essaie de rattraper le coup comme je peux, je réduis encore de 0,6cm sur les côtés, et je réduis la taille de quelques centimètres. La couture d’entrejambe étant déjà cousue, surjetée et « double surpiquée », je n’y touche pas au risque d’abimer le tissu.
Ne voulant pas déstructurer le modèle du pantalon, je décide de ne pas aller plus loin dans la reprise du pantalon.
Je dessine à nouveau une ceinture, suite à la réduction de la taille. Je réduis également la longueur totale du pantalon, j’enlève 3cm à la ligne d’ourlet. A contrecœur je termine ma cousette, parce que sincèrement j’avais envie de tout laisser tomber. Je n’ai jamais été aussi rapide à coudre une ceinture et à faire une boutonnière.
Le pantalon n’est pas celui espéré. Il ne me « fit » pas et ne met pas en valeur ma silhouette. En bref, il fait un peu sac à patate.
En revanche, si je peux lui trouver un point positif, il sera parfait pour chiller le week-end car il est très confortable !
L’erreur a été de prendre un tissu avec trop d’élasthanne, alors que j’ai réalisé ma toile dans un tissu non élastique. D’où l’importance d’effectuer une toile dans le même tissu, ou dans un tissu ayant les mêmes caractéristiques, que le tissu final.
En définitive, au vu des réductions que j’ai faites sur les coutures, j’aurai pu partir sur la taille 8 et uniquement modifier la ceinture (et ainsi gagner 2 jours de travail !).
Mais cette cousette n’aura pas raison de moi, car dès le confinement levé, je file acheter un denim sans élasthanne et je m’y remets !
Je le veux mon beau pantalon Philippa ! Et je ne manquerai pas de vous montrer le résultat.
Pour cette prochaine version, je ferai quelques modifications.
Premièrement, j’abaisserai la ceinture sur la taille. J’aime les tailles hautes mais là elle est un peu trop haute à mon goût.
Je réduirai encore de quelques petits centimètres la longueur totale du pantalon. Et enfin, je surpiquerai les poches différemment. D’ailleurs, j’aimerai aussi ajouter des poches sur le devant.
Pour me remonter le moral après ce raté, j’avais vraiment besoin d’un projet rapide, simple et efficace. En deux temps trois mouvement, j’ai cousu un nouveau Trop Top pour me redonner la banane !
Patron : Philippa Pants, Anna Allen Clothing
Tissu : Jean élasthanne, Les Coupons de Saint-Pierre, Paris
Métrage : 2m
Modifications : Adaptation du patron entre 2 tailles, modification de la coupe de la ceinture, réduction de la longueur totale.
Difficulté : 4/5
Compréhension : 4/5
Coup de cœur : 5/5 (pour le patron), 1/5 (pour ma réalisation)
Tissu t-shirt : Jersey Bananarama, Ma Petite Mercerie
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