Précédemment dans « Dancing Queen » : la finalisation complète du haut de la robe ! (Dancing Queen 2/3)
Pour résumer la situation, il me restait 1 mois et demi pour terminer la robe. Soit faire le bas de la robe de A à Z et faire la décoration.
Le bas de la robe se compose de 8 panneaux. C’est le principe d’une jupe à quilles, sauf que les panneaux se rassemblent entre eux au bout de la jupe.
Mes quilles sont des quarts de cercle de 65cm de rayon (marges incluses).
Il fallait que je m’intéresse aux tissus pour ces panneaux. Je souhaitais du volume mais je souhaitais aussi garder une certaine fluidité.
Au départ, je pensais faire une première couche dans le lycra rouge puis différentes couches de tulle souple en couleurs rouge et blanc. Le blanc allait donner un reflet clair dans le volume de la robe, comme décidé avec ma grande sœur au préalable.
Concernant le lycra, j’ai vite abandonné l’idée après avoir regardé une vidéo de « Sew like a pro » sur le sujet. Il ne faut jamais prendre du lycra (ou tout autre tissu élastique) pour la première couche de la jupe. Si le talon de la danseuse se prend dans le tissu, ce dernier s’étire et le pied n’arrive pas à se libérer. Soit la robe se déchire, soit la danseuse tombe. Ne voulant pas voir ma sœur s’écraser sur la piste de danse, j’ai décidé de ne pas suivre ma première idée !
Pour le tulle, je savais que l’on pouvait avoir facilement un beau volume en superposant les couches (connaissance acquise en faisant un costume de fée). Cependant après avoir fait un test et après réflexion, je trouvais le rendu tchip … A l’inverse de l’élégance escomptée.
En quelques jours, j’ai laissé tomber le lycra et le tulle. J’ai donc sur les bras aujourd’hui des dizaines de mètre de ces tissus ! Ah oui car j’ai réfléchi après avoir acheté ! Si vous connaissez quelqu’un qui rêve d’être une princesse tout en rouge … j’ai de quoi faire !
Je me suis rendue chez Tissus Reine, à Paris, dans l’espoir de trouver de la mousseline rouge et blanche pour remplacer mon tulle. Avec ma sœur, nous voulions garder une note blanche. Nous avons décidé qu’elle se trouverait sur les « jupons » de la robe. Je suis tombée sur une chouette vendeuse (au rayon du tissu de mariage) ! Elle m’a aiguillée sur de superbes tissus de qualité. Et surtout elle m’a conseillée d’utiliser un tissu antistatique pour la première couche de la jupe, afin que le tissu ne colle pas sur les jambes. Oh ! beau conseil ! Je n’y avais pas pensé.
Me voilà donc avec mes nouveaux tissus sous le bras : une mousseline rouge, une mousseline blanche et un tissu doublure antistatique blanc satiné.
Décidée à partir sur 3 couches de tissu pour chaque panneau, je commence le fastidieux travail de coupe. 24 pièces plus tard, je surjette tous mes quarts de cercle, sauf bien sûr l’arrondi car j’ai prévu de faire un ourlet rouloté sur le bas de la robe.
J’ai ensuite piqué les différents panneaux sur la robe, en respectant la superposition suivante : doublure – mousseline blanche – mousseline rouge.
Pour la couture des pointes « en incrustation », j’ai utilisé une technique que j’ai apprise dans la vidéo d’explication du patron Alina de Mouna Sew. Si cela vous intéresse, je vous invite à aller y jeter un œil, l’explication est très claire et se trouve à 2min30.
Une fois les quilles cousues sur le haut de la robe, je suis passée à l’assemblage des panneaux. Je me suis vite rendue compte que je me trouvais face à un problème majeur. Les parties à assembler n’avaient pas la même taille. Cela variait d’un tout petit millimètre à quelques centimètres par endroit (jusqu’à 3-4cm).
J’ai commencé par pleurer un bon quart d’heure… (voire une heure ou deux).
Puis j’ai essayé de comprendre d’où venait le problème. J’ai ressorti mes cahiers poussiéreux traitant de Pythagore, de Thalès et d’équations à x inconnus … Et je me suis souvenue de mon père, lors des devoirs du mercredi après-midi, me soutenant que les maths ça servait toute la vie ! Après calculs, je suis retombée sur mes pattes, je n’avais à priori pas fait d’erreur lors du patronage.
Mon dernier recours a été de contacter Sandrine de SB créations, dont je vous parlais dans le premier article. Sandrine m’a expliquée que les tissus ont tendance à se déformer, notamment lorsqu’ils sont coupés dans le biais. Ce qui était le cas de mes panneaux. Elle m’a conseillée de laisser la robe sur la mannequin quelques jours afin que le tissu se détende au maximum avant de procéder à l’égalisation.
J’ai donc suivi ses précieux conseils puis je me suis armée de mes ciseaux, non sans une certaine angoisse. Il est préférable de faire l’égalisation sur la robe portée par le modèle, mais n’ayant pas ma sœur sous le coude j’ai décidé de le faire directement sur le mannequin. J’ai pris mon temps pour cette étape, et tout s’est bien passé.
J’ai ensuite réalisé des ourlets roulottés sur le bas des différentes couches de la robe, à l’aide de ma surjeteuse.
Suite à cette petite mésaventure, la robe a été raccourcie de quelques centimètres par rapport à ce qui avait été prévu. Heureusement, la longueur, même raccourcie, respectait toujours le cahier des charges ! Ouf !
La robe était enfin là ! Il ne restait plus que la partie plaisir : la décoration.
J’ai acheté de la guipure rouge dans un magasin du quartier de la place Saint-Pierre à Paris. Malheureusement, je ne me souviens plus du nom de la boutique.
J’ai détouré des broderies de différentes tailles avec mes ciseaux. Je les ai ensuite épinglées sur mon mannequin jusqu’à trouver une parfaite harmonie !
J’ai piqué les broderies à la main pour plus de précision. Petite astuce à retenir : coudre avec 2 fils pour plus de solidité. J’ai laissé la robe sur le mannequin lors de la couture de la guipure, afin de coudre sur le tissu « tendu ».
Après quelques heures passées devant des films de Noël et après quelques chocolats chauds engloutis, les broderies étaient cousues.
Et c’est ainsi qu’après des mois et des mois de travail, la robe de ma sœur était fin prête à tourbillonner sur les planchers de danse.
C’était une aventure riche en apprentissages et en émotions. J’ai passé de nombreuses heures sur cette création (je ne les ai pas comptées) et j’y ai mis beaucoup d’amour.
De l’élaboration du modèle à sa réalisation, il s’est passé environ 6 mois.
Ce projet était un beau et sacré défi ! Mais j’en sors satisfaite (et aussi fière je dois l’avouer!)
J’ai offert la robe à ma soeur non sans une certaine émotion… (un beau bébé de 796g) !
Je remercie encore une fois Sandrine (SB créations) pour son aide précieuse et sa disponibilité. Et je remercie bien évidemment la Dancing Queen pour sa patience et sa bienveillance sans faille !
Caroline
24 mars 2020C’est trop magnifique !!! Bravo beau boulot !!!! Tu fais des trucs de fou ! 🙂 🙂 🙂 Maude devait être contente ! J’espère qu’elle a gagné :p
Camille
24 mars 2020Merci Caroline ! Beau compliment venant de la couturière talentueuse que tu es !