Précédemment dans « Dancing Queen » : la validation du modèle ! (Dancing Queen – 1/3)
Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Avant de débuter le travail de patronage, j’ai pris les mesures de ma grande sœur. J’ai absolument pris toutes les mesures qui pouvaient exister ! Je me suis basée sur la liste trouvée dans un livre de couture, qui n’en répertorie pas moins de 18.
Concentration maximale, même Gary le chat ne mouftait pas !
J’ai reporté ces mesures sur mon mannequin. J’ai un mannequin modulable, très pratique dans ce cas. Il s’adapte à toutes les tailles du 36 au 42.
Tout au long du projet, je vérifiais régulièrement que les valeurs ne bougeaient pas sur le mannequin. Étant donné les nombreuses manipulations, il y a un risque que les petites molettes bougent de quelques millimètres.
J’ai ensuite retracé les lignes de prise de mesure principales sur le mannequin, avec du masking tape (tour d’encolure, tour d’épaule, poitrine, taille, bassin et ligne côté). Ces lignes me servent de repère lors de la création des différentes pièces du patron.
J’ai marqué mon mannequin uniquement d’un côté. Pour mon modèle, il est possible de concevoir le patron sur un seul côté. Et de reproduire ensuite l’autre côté par symétrie. C’est même la technique à utiliser pour un patronage impeccable, et ne pas se retrouver avec un décolleté asymétrique !
Comme vous pouvez le voir, j’ai ajouté des coques sur le mannequin. Coques que je voulais insérer dans la robe, mais je vous en parlerai plus tard. A noter que le mannequin n’a pas vraiment de poitrine. On peut y mettre la valeur du tour de poitrine, mais il n’y a pas la forme. Et dans le cas d’un moulage sur mannequin, il faut penser à ajouter un petit rembourrage pour bien épouser la forme de la poitrine (oh c’est beau …).
Après avoir attentivement préparé mon mannequin, j’ai pu commencer le moulage.
J’ai décidé au préalable de partir sur une découpe princesse pour le bustier. Ce qui signifie qu’au lieu de passer par des pinces pour ajuster le modèle à la forme du buste, on assemble différentes pièces qui sont taillées pour prendre la forme du buste. C’est la technique utilisée pour faire les corsets ou les robes du 19ème siècle. Mais si tu te souviens très bien de Romy Schneider dans sa robe de Sissi …
Pour ma part j’ai divisé ma moitié de buste en 4 parties : le devant, le côté devant, le côté dos et le dos. J’ai épinglé des rubans sur le mannequin pour délimiter ces parties. J’ai également défini la forme du décolleté que j’ai aussi marquée sur le mannequin à l’aide d’un ruban.
J’ai commencé à travailler avec une toile en coton afin d’avoir une idée de la forme des différentes pièces. J’ai pris un reste de tissu dont je n’avais plus l’utilité.
C’est la première fois que j’utilisais la technique du moulage sur mannequin. J’ai coupé des coupons de différentes tailles dans ma toile. Pour chaque partie, j’ai épinglé un coupon de tissu en veillant à ne pas faire de plis. Et j’ai reporté les repères créés avec les rubans sur le tissu à l’aide d’un feutre.
Me voilà donc avec les différentes pièces du bustier qui constituent la base de la robe. Il fallait maintenant penser au tissu définitif de la robe, afin de pouvoir adapter le patron au tissu élastique.
Pour le haut de la robe, je n’avais pas de doute, un lycra de bonne qualité ferait l’affaire. J’ai acheté le lycra rouge et le lycra chair chez Tissus Lionel à Paris. J’ai été un peu déçue par la boutique, le vendeur m’a pressée à acheter les tissus…
Concernant la mercerie, j’ai fait mes achats chez Tissus Reine à Paris.
Toujours concernant les achats, j’ai acquis une surjeteuse. Après réflexion, je ne pouvais pas m’en passer pour ce projet. Je suis partie sur le modèle PFAFF hobbylock 2.5. Je ferai un article sur mon matériel et mon atelier, où je vous en parlerai plus longuement. La prise en main était un peu laborieuse… J’ai pris environ 2 heures pour l’enfilage des bobines. J’ai ensuite fait une série d’exercices : couture droite, convexe, concave, … jusqu’à être à l’aise avec la machine.
J’ai découpé les pièces du bustier dans le lycra rouge.
Comme prévu, après avoir pris en compte l’élasticité du tissu, j’ai du réduire l’ensemble des pièces de quelques centimètres.
La toile du haut de la robe était prête, un premier essayage s’imposait !
Ah petit détail que j’ai oublié de préciser, ma sœur habite à 620km de chez moi. Il fallait donc que je prépare bien les essayages afin de ne rien oublier.
Au premier essayage, le bustier était trop grand. Il fallait une seconde fois prendre en compte l’élasticité du tissu non plus sur le mannequin (un peu trop rigide) mais sur le corps de ma soeur (plus mou… bien que musclé !).
J’ai donc réduit encore de quelques millimètres l’ensemble des pièces du bustier. Lors de cette rencontre, nous avions aussi conclu de ne pas insérer les coques dans la robe. Pour plus de confort, et plus de facilité pour moi, disons-le ! J’ai donc également tiré un trait sur mon idée de faire une doublure, et donc aussi d’y ajouter un body.
Après ce premier essayage, j’ai fait les modifications nécessaires et je me suis penchée sur la partie supérieure au bustier : le torse, l’encolure et les bras. J’ai procédé de la même façon que pour le bustier, par moulage sur le mannequin. A part pour les bras, bien sûr, puisque mon mannequin n’en a pas. Et cela m’a bien manqué ! J’ai fait le moulage directement sur mes bras, à une main, tout en prenant en compte les mesures de ma sœur et j’ai bien galéré !
Quelques semaines de travail plus tard, nous avons organisé un second essayage. J’avais cousu l’entièreté du haut de la robe de manière définitive. Donc si tout allait bien, je pouvais le garder tel quel.
Le bustier était maintenant parfait. La fermeture à glissière invisible était en place.
Rien à signaler non plus pour les bras, à ma grande surprise ! Il fallait juste raccourcir les manches de quelques centimètres.
Le seul hic se situait sur l’encolure qui baillait. La bonne nouvelle était que je n’avais pas besoin de refaire tout le haut, je pouvais modifier l’encolure uniquement. J’ai tout simplement revu la pièce de l’encolure. Au départ j’avais fait un simple rectangle, que j’ai plié dans sa hauteur et que j’ai assemblé à l’encolure du haut de la robe. Pour corriger le bâillement, il suffisait de partir sur une forme trapèze arrondi (plutôt qu’un rectangle). J’ai également réduit la taille globale de la pièce d’encolure.
La pièce principale de la robe était là ! Oh quel soulagement déjà ! Je pense que c’était l’étape la plus difficile. Tout au long de ce projet, je suis passée de l’excitation aux larmes, de la déception à l’euphorie, … ascenseur émotionnel que de coudre cette robe !
J’étais dans le même état que l’un de mes plus fidèle assistant …
Il me restait environ 1 mois et demi pour la finir. Je m’étais fixée la date de Noël 2018.
Il y avait encore beaucoup de travail qui m’attendait et je vous raconterai la suite dans un prochain (et dernier) article !
Aurélie F.
18 février 2020On a juste envi de connaître la suite…
Je trouve ça génial la façon dont tu écris tes articles!!!! Une vrai passion et je comprends mieux ton engouement pour tes projets futurs…😬👰🏼
C’est comme un roman on a pas envi que ça s’arrête! Encore plus quand tu connais le modèle! ☺️
Mais quel travail titanesque!
Chapeau bas…
Hate de voir tes confections pour 2020
😚
Camille
19 février 2020Merci Aurélie pour ton commentaire ! C’est chouette d’avoir de si beaux retours …
Effectivement ce projet a demandé beaucoup de travail, et c’était un sacré défi ! Mais c’est ce que j’aime dans la couture, le travail de recherche et de précision…
J’ai trop hâte de commencer les tenues du mariage de Maude !!! Affaire à suivre …